L'histoire de la Basilique de Boulogne-sur-Mer

Dans les premiers siècles de la chrétienté (II-IIIe) une modeste chapelle est bâtie sur les restes d’un temple romain. C’est là, vers l’an 633, qu’une petite communauté en prière est invitée à descendre au port où une statue de la Vierge dans une barque les attend. La petite chapelle est alors reconstruite par Clotaire II, le père de Dagobert. On est au début du VIIe.

Les miracles se multiplient, les pèlerinages s’intensifient.

Entre 1090 et 1104 l’église est reconstruite en style roman sous l’instigation de sainte Ide. L’édifice a une taille comparable à celui d’aujourd’hui.

Chaque année, des milliers de pèlerins viennent de toute l’Europe, et plus particulièrement de Paris et de sa région. Ceci permet d’effectuer des travaux d’agrandissement et de restauration. Le chevet de l’église de Notre-Dame de Boulogne est remanié au début du XIVe en style gothique par Laurent de Condate : le chœur est agrandi et doté de chapelles axiales.

Le XVe est l’âge d’or des pèlerinages des grands du monde d’alors : Charles VI en 1410, Charles VII en 1422, Charles III de Bourgogne en 1432 et 1450, Charles le Téméraire en 1465, 1470 et 1472. Louis XI devenu roi de France en 1461 fait de Notre-Dame la suzeraine du Comté. Il demande à ses successeurs de l’imiter et de faire hommage à la Vierge d’un cœur en or.  

Sous Louis XIII et Louis XIV, la basilique fait l’objet d’embellissements intérieurs.

L’abbatiale a souffert à plusieurs reprises. Tout d’abord sous l’occupation anglaise (entre 1544 et 1550). Elle est réparée, mais, 25 ans plus tard, en 1567, elle est pillée et endommagée par les huguenots. La Révolution va porter un coup fatal. Le clergé boulonnais ayant refusé de prêter serment à la Constitution, la cathédrale est fermée au culte en janvier 1791. Le 23 décembre 1793, la statue est brûlée. Seul, un fragment de la main a pu être sauvé.   En 1798, le bâtiment est mis en vente avec démolition obligatoire. L’église est rasée en 2 ans. C’est un champ de ruines pendant tout l’Empire.

Sous la Restauration, un prêtre enfant du pays, Benoît-Agathon Haffreingue, se démène pour restaurer le célèbre sanctuaire marial. La nouvelle église est son œuvre personnelle. Il met près de quarante ans à la reconstruire (1827-1866), grâce tout d’abord à ses biens personnels et ensuite à de nombreux dons.